“Bel-Ami est une histoire qui dérange et ce dès son époque. En 1885, même si son second roman connaît la consécration, il irrite son audience et crée une véritable polémique : on accuse Maupassant de dresser une peinture à la fois fidèle et cruelle de la société de son temps. Or, c’est justement sa profonde portée satirique qui a fait le succès de ce roman. 

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Si cette histoire a dérangé dès sa parution, elle peut encore déranger aujourd’hui. En revanche, son succès n’a jamais cessé et c’est ainsi que le Bel-Ami de Maupassant s'est fait une place dans la littérature française, en devenant l'une des plus grandes figures d'arriviste, alors qu’il incarne la plus grande crapule de tous les temps. Il a tous les défauts du monde : faux, arrogant, profiteur, hypocrite, manipulateur… et pourtant, il est si bien construit que sa fougue nous emporte et on ne peut qu’être fasciné par son ascension. La progression sociale de ce héros, parti de rien pour arriver au sommet, est captivante : animé d’une énergie sans faille, une fois l’objectif atteint, le voilà déjà qui pense au prochain.

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En ce sens, j’éprouve moi-même une certaine ambiguïté sentimentale pour ce héros : c’est un héros que j’adore détester. Bel-Ami ferait-il partie de la clique des anti-héros ? Ils sont détestables au possible, mais c'est aussi pour cela qu'on les aime ! On en vient parfois à se demander pourquoi on est si attaché à eux, tant leur comportement est exaspérant. C’est un anti-héros, un personnage plus réaliste qu’un héros, plus complexe et moralement ambigu dans ce monde qui lui ressemble tout autant. Car Bel-Ami, c’est aussi le reflet de toute une époque où règne l'arrivisme. 

 

Je souhaite que cette soif de réussite et cette obsession débordante dominent au plateau. Dans sa temporalité, l’enchaînement des scènes rythmées par la montre à gousset omniprésente du héros symbolisera son interminable course contre la montre.

Scénographiquement parlant, en fond de scène, une toile illustrera un plan parisien indiquant, scène après scène, la position en temps réel de notre héros qui prend au fur et à mesure possession de Paris, tel un vrai prédateur. Socialement parlant, dans une société où les classes sociales sont marquées par la richesse et la pauvreté, les éléments du décor et du mobilier, maniés par les personnages, contribueront à cette double facette : d’une scène à l’autre, un fauteuil miteux de l’appartement du jeune Duroy sera retourné pour devenir la chaise dorée des Forestier.

Enfin, si l'ascension sociale devait prendre une forme, ce serait celle d’une pyramide représentée sur le sol, encadrant les personnages dans leurs scènes les plus décisives, leurs confrontations et rapports de force. Ainsi, ils sont enfermés dans leur propre jeu, celui qu’ils ont construit et bâti, un monde où dominent les masques et les faux-semblants, qui font d’eux des pantins excellant dans le jeu des apparences. C’est un vrai parcours semé d’embûches, d’obstacles, de conquêtes, d’échecs et de réussites, où il faut connaître les règles du jeu et savoir les manier avec art et intelligence.

Le plateau devient alors un terrain de jeu idéal pour Bel-Ami, où tout peut basculer, où se dressent les gagnants, les perdants, et où les rôles peuvent s’inverser à tout moment. Sans oublier les femmes, véritable moyen d'ascension sociale, qui font triompher Bel-Ami : dans une société dictée par les hommes, ce sont pourtant elles qui les font avancer dans le monde.”

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TEASER DU SPECTACLE 

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Bientôt disponible 

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DOSSIER PRESSE, DOSSIER PÉDAGOGIQUE, FICHE TECHNIQUE...

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Sur demande : contact@lesjouesrouges.org

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